Comment contrer les « déserts alimentaires » à Montréal
Un article paru dans le journal l’Itinéraire. « A Montréal, 40% de la population n’a pas accès à des fruits et légumes frais à distance de marche ». Plutôt inquiétant, le constat n’est pas dressé par le premier venu. Le docteur Richard Lessard est directeur de santé publique de Montréal. Selon lui, l’île de Montréal est constellée de véritables « déserts alimentaires », autrement dit des zones où les épiceries et fruiteries ne sont pas accessibles à moins de cinq cents mètres du domicile des habitants d’un quartier donné.
La Direction de santé publique de Montréal s’est penchée sur cette problématique de l’accessibilité à des « aliments santé » depuis plusieurs années. La DSP a réalisé des études particulièrement poussées sur l’ensemble de l’île de Montréal et cartographié avec une minutie confondante les fameux « déserts ». Tous les commerces alimentaires ont été recensés, mais seules les surfaces de vente de fruits et légumes frais supérieures à 75 pieds carrés ont été prises en compte dans le résultat final.
Territoire du CSSS Ahuntsic Montréal-Nord. « Près de la moitié de la population a accès à une offre faible ou nulle de fruits et légumes, c’est-à-dire à moins de 640 pieds carrés de surface de vente, sur une distance de marche », révélait l’étude de la DSP réalisée fin 2007 dans le secteur. Une offre insignifiante au regard des besoins de la population, qui a des conséquences sur l’alimentation des populations. « Or, l’équilibre alimentaire, détaille Lise Bertrand, chef d’équipe développement social à la DSP, est un déterminant majeur de la santé. Ne pas avoir accès à des fruits et légumes frais ou alors avec difficulté peut entraîner des problèmes importants. Même si, dans bien des cas, l’alimentation n’est souvent pas le seul facteur ».
Les « déserts » ne se situent pas de façon systématique dans des quartiers défavorisés. Il en existe également dans des zones plus résidentielles. Mais la grande différence réside dans le fait que les habitants de ces secteurs ont généralement une auto et s’en servent pour aller s’approvisionner en grande surface.
Très chers « aliments santé »
Nadine habite Ahuntsic, du côté de la rue Chabanel. Réfugiée haïtienne, elle s’y est installée il y a trois ans. Dans un couloir du bâtiment de Solidarité Ahuntsic, rue Laverdure, Nadine range son «épicerie» d’urgence dans la poussette de son bébé. Trois sacs garnis de produits non périssables et de fruits et légumes frais qu’elle est venue récupérer au Service d’action et de nutrition communautaire (SNAC). «Dans mon quartier, je pourrais peut-être trouver des fruits et légumes, explique-t-elle. Le problème, c’est le prix. Je ne pourrais même pas les payer.» Au SNAC, d’autres initiatives permettent de favoriser la «sécurité alimentaire» des habitants. Anne Gagnon, directrice de la structure, évoque l’épicerie communautaire, les ateliers de cuisine collective mais aussi les repas communautaires et la participation du SNAC au regroupement des Magasins-partage de l’île de Montréal.
En été, les marchés saisonniers et les jardins communautaires jouent également un rôle de premier plan. Ils participent à réduire la fracture alimentaire montréalaise de façon sensible. Mais ces initiatives ne sont, par nature, pas pérennes. Une fois l’hiver venu, les déserts alimentaires sont encore plus désertiques, renforçant au passage l’isolement des personnes les plus fragiles.
Les organismes communautaires, en collaboration avec les arrondissements, travaillent alors à imaginer des solutions durables. Sihem Smida, du Centre de développement économique communautaire (CDEC) d’Ahuntsic-Cartierville, coordonne par exemple un projet d’implantation d’un kiosque de fruits et légumes à la station de métro Henri-Bourrassa. « Le kiosque devrait être ouvert neuf mois sur douze, explique-t-elle. Il permettrait de compléter l’offre des marchés saisonniers, mais serait également un soutien logistique et, à moyen terme, un soutien financier à leur organisation ». Conscient des enjeux, l’arrondissement d’Ahuntsic a donné son accord de principe au projet, assure Mme Smida. Une étape essentielle pour faire reculer le désert…
Hey tu bosses aussi pour l’itinéraire? Top!
Je le trouves de très bonne qualité ce canard. Je l’achète dès que je peux et j’encourage tout le monde à en faire de même.
Ton article est fidèle à la qualité sus mentionnée, je m’en ferai l’écho sur Montréalismes sans faute!
Bon sujet!! Merci Rémi!
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