Dans « un grand souci pédagogique », Le Robert Junior stigmatise les filles
Tout est parti du mot « sournois ». C’était au cours d’une soirée sympathique en famille. Le mot a été utilisé au cours de la conversation, certains prétendant qu’il n’était pas si négatif que cela, les autres défendant l’idée contraire. Il fallait donc les départager. Le Petit Robert Junior (édition nord-américaine) devait servir à cela. Une fois le mot « sournois » défini, lecture fut faite de l’exemple qui l’illustrait: « C’est une petite fille sournoise » (p. 990). C’est à ce moment précis que la soirée a basculé.
L’utilisation du féminin ne passa pas totalement inaperçue. « Et comme par hasard, qui est sournois ? Une sournoise! », nota fort à propos l’une des convives. On imagina alors un autre adjectif qualificatif susceptible d’autoriser le même type d’exemple. On chercha le mot « capricieux », puis d’autres mots encore. Et voici ce qu’il advint:
– Capricieux: « C’est une enfant très capricieuse » (p.145)
– Vilain: « Eve a été vilaine avec sa soeur et elle a été punie » (p.1102)
– Peste: « Quelle petite peste, cette Sarah! » (p.779)
– Peureux: « Eve est assez peureuse » (p.782)
– Inconstant: « Sarah est inconstante dans ses amitiés » (p. 537)
– Impuni: « Elle ne restera pas longtemps impunie » (p.533)
– Moqueur: « Sarah regardait les autres avec un air moqueur (p.674)
– Gourmand: « Sarah est très gourmande » (p.477)
– Insolent: « Sarah a été insolente avec l’enseignante » (p.553)
– Bavard: « Sarah est très bavarde » (p.93)
– Paresseux: « Sarah est très paresseuse, elle n’a pas fait ses devoirs » (p.751)
– Parfait: « Elle est d’une beauté parfaite » (p.751)
– Naturellement: « Les cheveux d’Eve frisent naturellement » (p.692)
– Vexer: « Sarah se vexe facilement » (p.1098)
Ça fait mal au genre, tous ces exemples. Comment un dictionnaire de la trempe du Petit Robert a-t-il pu enfiler les stéréotypes de la sorte ? Difficile de ne pas voir derrière tous ces exemples doctement choisis une construction culturelle, un modèle inamovible qui associe la femme à autant de traits de caractères dépréciatifs. La paresse, l’insolence, la gourmandise, l’inconstance, la sournoiserie…
Des adjectifs « virils » ?
Un inventaire à la Prévert que rien ne vient tempérer. Pas même la version « française » du dictionnaire (testée en ligne au cours de la même soirée) où seuls changent les noms des filles citées en exemple. Elles ne s’appellent pas Sarah et Eve, mais Flora et Julie. D’où vient d’ailleurs cette curieuse idée de changer les prénoms ? Pourquoi l’édition nord-américaine a-t-elle opté pour des prénoms bibliques qui ne sont, en outre, pas communs au Québec ?
En allant faire un tour du côté des adjectifs présumés virils, la tendance se confirme. Les garçons sont, entre autres, courageux et habiles, font du bricolage quand les filles font le ménage. Et si Yves « a langue bien pendue », c’est Anne qui ne « sait pas la tenir ». Le garçon parle beaucoup. La fille, elle, ne sait pas garder un secret. Comme une évidence…
Bien sûr, on trouvera toujours quelques contre-exemples. Ainsi Sarah est-elle « une petite fille vive et intelligente » mais comme par ailleurs et en plus de tous les exemples déjà cités, ses semblables peuvent être également lunatiques, volages voire inconstantes… on se dit que c’est une bien maigre compensation. Sans compter que dire d’une petite fille qu’elle est vive et intelligente n’est pas non plus très éloigné du cliché.
« Exemples choisis avec soin »
Le féminisme au Québec a des racines profondes et solides. Lorsqu’on fait un tour sur le site internet du ministère québécois de l’Education, du loisir et du sport (MELS), il existe par exemple une page consacrée au thème: « Filles, femmes et éducation ». On y trouve deux définitions éclairantes du sexisme et des stéréotypes (sexuels):
« Le sexisme est le processus par lequel on associe, à l’un ou l’autre sexe, de façon arbitraire, rigide, restrictive et répétée, des caractéristiques personnelles et des rôles sociaux différenciés. »
Quant aux stéréotypes sexuels:
« Un stéréotype est une représentation simplifiée d’une réalité, au moyen d’une ou de plusieurs caractéristiques d’un individu ou d’un groupe. Des stéréotypes sont associés à l’un ou l’autre sexe. »
Chez Robert, on est loin d’avoir retenu la leçon… Le plus gênant dans cette histoire, c’est que les auteurs du dictionnaire – outil qui décrit et normalise la langue, est-il besoin de le rappeler -, ont pris soin de préciser dans la préface de l’ouvrage:
« La définition est généralement suivie d’exemples choisis avec soin et un grand souci pédagogique, de manière à montrer clairement la place, la forme et les emplois du mot dans la phrase. »
Les enfants qui liront ces exemples comprendront sûrement comment construire une phrase en plaçant les mots au bon endroit. Inconsciemment, le sens du mot, lui, fera son chemin. Et ce lent mais authentique travail de sape viendra perpétuer une vision des rapports hommes/femmes que la société ne parvient décidément pas à déconstruire. Et toutes vives et intelligentes qu’elles sont, les petites filles vont, elles, se construire en intégrant tous ces « marqueurs identitaires » ô combien… sournois.
A lire également sur ce blogue: Grand jeu concours: le Robert Junior est-il vraiment sexiste ou fait-il semblant ?
aurai dû s’appeller ROBERTA le dico…
Impressionnant! Je vous fais confiance pour faire parvenir votre étude au Robert! Bises
j’adore, et tout à coup des réminiscences de oui… paresse, gourmande, bavarde etc…Je ne sais pourquoi il me semble deviner le prénom de la convive ayant initié le débat!
décidément, j’adore te lire cher Rémi…
Excellent article. Je n’avais jamais fait attention à ça…
Je me dois de préciser que je fais partie d’une équipe de lexicographes au CNRS et que nous rédigeons actuellement un dictionnaire de la langue française, avec une réelle volonté de mettre le féminin en avant.
Merci pour cette étude « scientifique » ;-))
sébastien haton
Bon courage et non travail M. Haton, la tâche est immense
J’espère que dans votre ouvrage, ne suivant pas l’exemple du Petit Robert, le féminin aura aussi sa place pour des mots plus positifs !!!
Je vous le promets 🙂
J’ose espérer que, dans votre équipe de lexicographes au CNRS, il y a des femmes !!
Elles sont nettement majoritaires 🙂
Est-ce une confoirmation de l’avance des femmes québécoises que d’avoir fait une telle constattion? IL y a là de quoi relancer le Robert . Demander des explications. Et des corrections dans les éditions à venir. J’appuie toute démarche en ce sens.
Suzanne B-G
moi qui est féministe militante je me pose tout de même cette question; n’est-ce pas pour illustrer le mot, initialement masculin, dans un contexte féminin, simplement pour savoir comment l’accorder?
Tout à fait d’accord avec Émilie!
Je suis d’accord avec Émilie et Danielle. Étant formatrice en francisation, j’ai tout de suite pensé à cette explication.
Bonjour, merci pour votre commentaire. Je me pose moi aussi une question: ok pour apprendre à accorder un mot au féminin mais pourquoi, pourquoi avoir choisi ces mots-là tout particulièrement ? Pourquoi par exemple ne pas avoir illustré au féminin le mot, initialement masculin, « courageux » (p 235) ? L’exemple donné par le dico: « Les pompiers sont des hommes courageux ». A la ligne du dessous il est en plus précisé: « Au fém. courageuse… »
Oui!!! En effet, j’enseigne le français et une des utilités des dictionnaires est de pouvoir trouver les accords des mots. En cherchant le mot « sournois », l’orthographe est déjà au masculin, il est donc normal – et même essentiel – que les exemples soient au féminin!! D’où l’importance de Sara!!
Pour que cette étude soit objective, il faudrait relever tous les défauts et toutes les qualités dans le dictionnaire afin de voir si, effectivement, les qualités ne sont pas mises au féminin. J’ai l’impression que les auteurs ont fait l’erreur – bien gênante pour les féministes – de viser les mots déjà stéréotypés afin d’en voir une autre manifestation de sexisme.
idem pour moi
Moi, je trouve ça drôle…
Je m’explique.
Comment donner la forme féminine d’un adjectif tout en donnant un exemple d’utilisation? (Bin oui, ça économise du texte, c’est déjà long un dictionnaire…)
Bin, de même là…
Ce qui serait choquant, serait de prouver que les adjectifs ‘positifs’ soient tous au masculin.
C’est mon avis!
http://www.quickmeme.com/meme/3rezd4/
Il est aussi possible qu’en féminisant tous les adjectifs (ou presque), le Robert démontre plus facilement la forme féminine desdits adjectifs, vu que la forme masculine est le mot en soi… Je dis ça comme ça!
Comment peut-on dire que la forme masculine d’un adjectif qualificatif est le mot en soi ? C’est une convention qui date d’il y a très longtemps… du temps où le féminisme n’existait pas… mais l’adjectif qualificatif n’existe pas « en soi », il n’existe que parce qu’il qualifie une chose ou une personne dont le genre est masculin ou féminin !
Non mais !
La forme masculin est donc encore présumée générique, la forme féminine n’en étant qu’une variation … la langue souffre des mêmes défauts que notre pensée à travers l’histoire : depuis Aristote, même avant, en fait, le masculin, le fameux Homme, est la mesure de toutes choses (Parménide, je crois), et la femme, une essence dégradée, etc.
Cette asymétrie se retrouve ENCORE dans notre société qui se croit au-dessus et au-delà de tout ça … Mais non. Ça parait sournoisement encore dans des choses aussi simples et courantes que les exemples du dictionnaire. Le fait qu’on sente que la «la forme masculine est le mot en soi» est un symptôme de cette affliction du «masculin générique» qui porte encore l’infériorité des femmes dans toute notre langue …
Le mot en soi n’a pas à être masculin, et c’est dommage que l’épicène ne soit pas plus répandu, que le neutre ne fasse pas partie de notre langue, que le féminin soit considéré lourd et l’inclure sytématiquement comme étant un fardeau ou disgrâcieux. C,est que ça remonte à loin et profond, le sexisme de notre langue … et comme c’est apr la langue que beaucoup de notre pensée fonctionne et se construit, tant qu’on ne prend pas au sérieux le poids symbolique de celui-ci, et qu’on ne le corrige une fois pour toutes, les stéréotypes auront des véhiculent tous-terrains pour continuer de se propager d’une tête à l’autre, d’une bouche à une oreille, et formater des pensée qui trouveront «naturelles», après une école primaire à s’en référer à ces dicos et à a absorber subtilement leurs «exemples», les idées stéréotypant les femmes …
Puis-je émettre l’hypothèse qu’on donne des exemples féminins pour avoir, justement, un exemple du mot dans sa forme féminine? Je vois d’ailleurs sur la photo en exemple qu’on a donné comme exemple « Ève est souriante. »
J’écarte pas la possibilité que ça traduise une certaine vision machiste, mais en même temps, c’est peut-être pas ça, ou pas seulement ça.
N’est-ce pas juste une façon de montrer comment l’adjectif s’accorde au féminin dans le contexte d’une phrase? Cela est parfois une complication qui ne va pas toujours de soi.
tous les mots du dico sont d’abord au masculin… et l’exemple au féminin???
Il s’adonne que c’est le dictionnaire que nous avons acheté pour nos garçons… Je viens de le consulter (alarmée par cet article : serais-je en train d’élever des machos !?). L’auteur de l’article n’a pas compris que les adjectifs sont accordés au féminin dans les exemples parce que c’est ainsi qu’on illustre cette flexion (et non, comme dans le Petit Robert, en la plaçant immédiatement après l’entrée au masculin). Beaucoup d’exemples d’adjectifs sont construits pour illustrer le féminin (ou parfois le pluriel) :
– Elle est douée pour les mathématiques (est-ce un cliché ?)
– Ève est forte en calcul
– Sarah est très inventive
– Une femme dynamique.
Dans la même définition :
– Ève est une enfant tranquille
et
– Sarah, laisse ce chat tranquille !
Et quand il s’agit d’adjectif plus «durs», on emploie «cette personne» : cette personne est trop intransigeante avec les autres.
Sarah est peut-être sournoise, mais «la caissière du restaurant est d’une honnêteté scrupuleuse». Peut-être aurait-on préféré un caissier, mais vraiment, je ne vois pas de quoi fouetter un chat. D’ailleurs laissons les chats (et les chattes) tranquilles, en prenant exemple sur la directrice de l’école qui «est rarement dure avec les élèves».
Éclairant…tristement éclairant
Je crois que c’est seulement pour pouvoir montrer comme accorder l’adjectif au féminin.
Les stéréotypes sont partout et ce depuis la tendre enfance avec le rose et le bleu. C’est bien dommage.
Sinon ça me fait penser au sketch « MASCULIN-FEMININ » de Roland Magdane.
Bon du coup, j’ai voulu vérifier dans mes dicos personnels, ou plutôt celui qui a été remis à mes filles lors de leur entrée en 6ème.
Mais chez moi, ce sont des Hachette et voici ce que j’y ai trouvé :
– Capricieux : une diva capricieuse,
– Vialin : Là, rien à dire, une vilaine action, un vilain temps, un enfant indocile..
– Peste : chose ou personne nuisible, personne sournoise, médisante,
– Peureux : se dit de quelqu’un de craintif…
Bon arrivée là, je me dis que c’est un dictionnaire qui n’est pas spécifiquement junior.
Ayant encore sous la main le leur, toujours de l’édition Hachette, je revérifie :
– Capricieux : qui fait beaucoup de caprices, il est beaucoup trop capricieux..
– Vilain : Qui n’est pas joli à regarder : elle porte une vilaine robe, Qui n’est pas gentil, n »obéit pas : tu es vraiment très vilaine…
– Peste : Très grave maladie contagieuse
– Peureux : Qui a facilement peur : notre chien est peureux, il se cache sous le lit…
– Inconstant : N’accorde pas ton amitié à cette fille inconstante…
– Impuni : Ce crime ne restera pas impuni,
– Moqueur : un sourire moqueur,
– Gourmand : Les enfants ont été si gourmands…
– Insolent : Benjamin a été puni, il a été insolent avec sa maitresse, petite insolente…
Bavard : un élève bavard, quelle bavarde cette Anna…
Paresseux : ce paresseux a refusé de m’aider…
– Parfait : le peintre a réalisé un portrait d’une parfaite ressemblance…
– Naturellement : Ma cousine frise naturellement,
– Vexer : William a vexé sa tante…
Bon, finalement, je crois que le Robert version junior est donc à déconseiller..Quant à la pauvre Sarah, version Robert, elle a tous les défauts que lui attribue le Patriarcat…
Ok mais là pas d’exemple au féminin? Comment accorder au féminin?
Merci pour cette comparaison.
Le dictionnaire stigmatise surtout Sarah (« princesse ») et Eve (la mère de toute femme !).
Merci pour cette précision. Et c’est justement bien là le problème….
Est-ce que l’exercice a été fait avec le dictionnaire de l’année précédente pour voir si les genre étaient inversés d’une année à l’autre?
Est-ce que l’exercice d’alternance a été vérifié, au cas où ce ne serait qu’un pur hasard dû à l’alternance des genre?
Peut-être a-t-on voulu démontrer comment écrire le féminin de l’adjectif? Dans lequel cas, on aurait aussi eu des remontrance des féministe parce qu’on trouvait seulement vilain et pas vilaine…
Faut pas chercher des poux où il y en a pas….
C’est du marketing. En fait, les garçon ne consultent pas les dictionnaires. Seules les filles sont studieuses. ;-).
Petite question : Qu’en est-il des adjectifs comme : intelligent, doué, volontaire, compétent ?
Parce que je me demandais dans quelle mesure ces exemples (aussi sexistes soient-ils) ne serviraient pas à montrer l’orthographe dans un autre genre. Dans ce dictionnaire, visiblement les deux genres ne sont pas mentionnées directement.
Bonjour,
il y a bien des moyens pour mettre des adjectifs au féminin, sans véhiculer de stéréotypes sexistes : ex : « une idée sournoise », « une personne peureuse », « une pie bavarde », etc. Ou bien sûr, comme dit précédemment, mêler les stéréotypes de genre, « une fille forte », « un garçon doux », etc. Quoi de plus facile ?
H. Nicolas
Bonjour à tous,
L’hypothèse selon laquelle on nous montrerait comment accorder le féminin est plausible mais ne me convainc pas. En tant que lexicographe, je suis responsable des exemples que je propose. S’ils sont apparemment sexistes, racistes ou ségrégatifs, j’ai mal fait mon travail.
Il y a du reste deux sortes d’exemples :
– Les exemples construits, comme ceux du dictionnaire dont nous débattons, qui sont inventés par le lexicographe et par conséquent sous son entière responsabilité.
– Les exemples attestés, tirés de corpus et dont l’auteur n’est pas le lexicographe.
Dans le premier cas, j’ai le devoir d’être neutre ou à tout le moins équitable quand je construis mes phrases. J’imagine fort bien que les Sarah et les Ève (il en existe beaucoup) n’apprécient pas le traitement qui leur est réservé.
Dans le second cas, ma liberté est plus grande puisque je ne suis pas l’auteur de l’exemple. Toutefois, c’est quand même moi qui le choisis et à ce titre je dois également être neutre ou équitable dans la mesure du possible.
L’équipe à laquelle j’appartiens possède dans ses rangs un « responsable des exemples » chargé de traquer et de signaler tout exemple manifestement sexiste, homophobe et/ou xénophobe qui nous aurait échappé.
J’en déduis que le dictionnaire dont vous parlez, si les cas que vous citez correspondent bien à une constante, est peut-être délibérément sexiste. Étant donné que nous lexicographes travaillons par champs lexicaux, c’est peut-être la même personne qui a eu en charge tous les adjectifs négatifs… Et il suffirait que cette personne fût sexiste (même sans le faire exprès) pour que l’ensemble le parût.
Cela ne signifie pas que ses collègues le sont, ni forcément l’éditeur, ni évidemment vous, lecteurs et lectrices.
sébastien h.
A propos des tristes auteurs et peut-être auteures du Robert , ce bon mot attribué à Molière:
» Un sot savant est sot plus qu’un sot ignorant »!! (Les Femmes Savantes!!)
Et comme chacun sait:
« Les sots ont cette supèriorité qu’ils n’ont pas peur d’être bêtes ».
Agnes
Ma fille avait voulu jeter ce dico à la poubelle puis avait eu un gros chagrin. Pourquoi ? Au mot singe, une gravure de singe enchaîné.
Habitués à ce type de représentations, nous ne sommes que peu choqués. La sensibilité enfantine face à une culture de mort, fut une leçon de vie. La page en question :
http://www.flickr.com/photos/79642430@N06/7932533368/
Et qu’est ce que l’on remarque aussi :
sincère « Théo est un garçon sincère »
sincérité « Il nous a parlé en toute sincérité »
sincérité « Il doute de la sincérité des sentiments de sa fiancée »
… au hasard donc, de l’eau au moulin.
La neutralité me semble 1 peu simple à prendre en compte. N’y a t-il pas de comité de lecture ou de relecture ? qu’en bien même le lexicographe aurait eu en charge ou non tous les adjectifs négatifs, Il aurait été préférable d’organiser 1 relecture de ses propositions. Les pauvre Sarah et Ève ne sont pas gâtées par les adjectifs qui leur sont attribuées. Et je ne vous parle même pas de la connotation xénophobe de l’affaire étant donnée l’origine des prénoms….
Je pense que nous parlons un peu dans le vide dans la mesure où les exemples présentés sont limités en nombre. Soyez courageux, prenez le temps de relever la totalité des exemples du dictionnaire en les classant par connotations positives et négatives. Si les statistiques confirment massivement l’hypothèse de départ, je cosignerai volontiers une lettre à destination des rédacteurs de ce dico pour leur signifier notre mécontentement.
Dans le cas contraire, je pense qu’il s’agit juste d’un ouvrage mal foutu. Prendre les mêmes prénoms pour tout le dictionnaire, des prénoms courants et connotés qui plus est, est d’une maladresse confondante. Je n’irait cependant pas jusqu’au procès pour xénophobie ; c’est pousser la réflexion un peu loin en l’absence d’éléments supplémentaires.
En tant que lexicographe, je peux dire que tout vocable que j’ai décrit est relu par au moins deux autres lexicographes, dont un est spécialiste du choix des exemples. Malheureusement, les dictionnaires commerciaux ont des impératifs que nous chercheurs n’avons pas : le temps, pas le temps… Ce n’est pas une excuse. Un travail mal fait reste un travail mal fait.
s.h.
Allons-y avec une étude objective et scientifique alors ! Je vais déjà commencer par la lettre « A », ce qui semble être un bon point de départ. Et je vous reviens… S’il s’avère que mes hypothèses se confirment, je veux bien poursuivre l’exercice avec le reste de l’alphabet.
Bon, disons que je vous donne rendez-vous à la fin de l’hiver pour faire le point 🙂
J’attends cela avec impatience 🙂
Ce qui saute aux yeux c’est la stigmatisation des filles et femmes de confession juive. Les prénoms choisis sont loin d’être « neutres » comme dans la version européenne. Cela me pose question ???
Si la stigmatisation est évidente de la façon présenté, il est bon de remarquer que sur la photo, on trouve l’exemple féminin pour « souriant » … il serait bon de faire une analyse comparative du nombre d’exemple féminin dévalorisant, ceux valorisant et faire de même pour les hommes … alors nous pourrons dire si il y a stigmatisation ou pas…..
sans compter que vous noterez qu’aucun dictionnaire nulle part ne prend la peine d’écrire et définir « féminicide » ! et pourquoi donc ? pas assez nombreux, pas assez anciens ???http://susaufeminicides.blogspot.fr/2012/01/definitions-feminicides.html