C’était l’été du lézard immobile au bord de la Rivière Rouge
Le temps d’un été, chauffé par le soleil brûlant des Laurentides et bien arrosé de l’eau de la Rivière Rouge, l’enfant a poussé sans s’en apercevoir. Il dépasse désormais en taille ses parents. Pourtant, le temps qui passe ne s’accélère pas. Il file juste. Se faufile entre les grains de sable d’une plage d’ocre, se cache dans l’ombre d’un nuage qui enrubanne les hauteurs du Mont Mansfield, se perd dans le lointain du lac Champlain avant, enfin, de s’évaporer dans le sillage du « Mrs Chippy ». Le temps poursuit son oeuvre et en regardant l’enfant, il n’est plus nécessaire de se pencher.
Depuis quelques jours, le violoncelle de L a repris du service. Le pied de Z, lui, est resté coincé dans la roue du vélo et le poignet de H a flanché après une virée en long board. C’est la rentrée. Et déjà les outardes ont repris la route du sud. Ce soir, lorsque sa mère est rentrée, qu’elle a ouvert la porte, Z a trouvé que « ça sentait l’hiver ». Tiens, il est tombé vingt centimètres de neige du côté de Calgary cette semaine. Une bonne « bordée estivale », qu’ils appellent ça à Radio Canada. Brrr. À faire frémir.
Parce qu’il reste une semaine officiellement avant que le grand livre de l’été ne se referme, on en profite encore un peu en se baladant au Vermont, dans le Charlevoix, dans les Laurentides et même sur le fleuve Saint-Laurent. Les âmes humaines n’apparaissent pas sur ces images mais elles étaient pourtant bien là, juste au bord du cadre, amicales et chaleureuses.
Beau texte et belles photos, merci Rémi. Ton silence était trop long, tu nous manquais!