Qu’ai-je fait pour améliorer mon leadership cette semaine ? Pas grand chose en fait…
La chef du Parti québécois, Pauline Marois (photo), assure aujourd’hui dans le quotidien Le Devoir, ne pas être inquiète pour son ‘leadership’. Nous voilà rassurés. Moi-même, chaque matin en me rasant, j’évalue mon niveau de leadership. S’il est trop bas, je le remobilise en faisant quelques exercices très simples. C’est important au Canada, le leadership.
Le mot est l’un des anglicismes favoris au Québec. Neuf offres d’emplois sur dix font mention du « leadership » dont devra faire preuve le futur candidat. Leadership par-ci, leadership par-là. On trouve une très bonne définition de ce qu’est le « leadership » sur le site internet Perspective Monde de l’Université de Sherbrooke au… Québec, justement:
« C’est un terme emprunté à l’anglais, qui définit la capacité d’un individu à mener ou conduire d’autres individus ou organisations dans le but d’atteindre certains objectifs. On dira alors qu’un leader est quelqu’un qui est capable de guider, d’influencer et d’inspirer.
« Un leader se distingue d’un gestionnaire ou d’un décideur, lequel a des capacités pour l’administration, sans pour autant «mener» le groupe, l’organisation ou le pays à un autre stade de son développement (…) Longtemps associé à la sphère politique, le leadership est une qualité recherchée dans un grand nombre de domaines.
« Ainsi, on parlera aussi de leadership dans le monde des affaires, celui de la culture ou de la science ou encore dans le domaine du sport. On distinguera aussi leadership public de leadership privé, ce dernier étant orienté vers l’entreprise. Un politicien n’est donc pas nécessairement un leader; inversement, bien des leaders ne sont pas des politiciens.’
Souvent associé au ‘charisme’, qui pourrait sous-tendre une qualité intrinsèque chez un individu, le leadership est plus que cela. « Beaucoup d’études récentes suggèrent qu’il s’agit d’une capacité apprise, fruit de l’expérience et liée à des contextes spécifiques, est-il également précisé dans cette définition. Parmi les compétences ou qualités dont fera preuve un leader, on note: la vision, la stratégie, la persuasion, la communication, la confiance et l’éthique.
Juste une question d’entraînement…
Right. On ne naît pas leader, on le devient. A en croire les innombrables conseillers de carrières et autres consultants en communication qui fleurissent au Québec (l’un d’eux avait un stand à son nom au dernier salon de l’emploi auquel je me suis rendu !), on peut même chaque jour sacrément s’améliorer. C’est juste une question d’entraînement. Et de volonté.
Sur un groupe de discussion du réseau professionnel en ligne Linkedin, je suis tombé sur un de ces conseillers qui posait la question suivante: ‘Qu’avez-vous fait cette semaine pour améliorer votre leadership ?’ Au préalable, il expliquait:
« Que vous aimiez l’idée ou non, le leadership, c’est comme l’amour. Continuellement, il faut l’alimenter. Pour que l’autre nous aime, il faut lui porter attention. Pour que les autres nous suivent, il faut également leur porter attention.
Si vous voulez du leadership, vous n’avez donc pas le choix. Chaque semaine, vous devez poser des gestes afin d’entretenir et consolider votre position de leader. Autrement, vous risquez de perdre d’une part votre leadership, d’autre part votre crédibilité.’
Raaaah. Sourde angoisse du leader qui, le vendredi soir, veille de week-end, s’aperçoit qu’il n’a pas suffisamment boosté son leadership au cours de la semaine écoulée. La péquiste Pauline Marois ne semble pas être dans ce cas, mais combien de leaders avant elle ont laissé filer l’occasion de reprendre le dessus ? Et surtout combien viendront après ?
Preuve que Paulin Marois n’a rien perdu de son aura: sa capacité de réaction est intacte. Jugez donc. Jean Charest, le premier ministre québécois (parti libéral), a déclaré à propos de Mme Marois qu’elle était une chef fragilisée et que les critiques dont elle faisait l’objet au sein de sa propre formation équivalaient à une ‘répudiation’. Réplique de Pauline Marois, implacable:
‘Si je suis répudiée par deux ou trois personnes, alors que lui est répudié par la majorité de la population…’
Voilà donc un bon moyen de dynamiser son propre leadership: chercher à affaiblir celui du voisin. Ce n’est pas très fairplay, mais c’est sans doute bon pour l’égo.
Leaders apocryphes
Toujours le même personnage sur, Linkedin, interroge: « Ce matin, combien de personnes avez-vous pris le temps de saluer en arrivant au bureau ? Pourquoi ne pas arriver un peu plus tôt demain matin afin de vous libérer un 15 minutes et ainsi, vous donner le temps de ‘connecter’ avec vos employés ?’ Non, mais c’est vrai, quoi… un bon leader est un leader connecté.
Sans compter qu’il existe également des leaders apocryphes. Forcément. Des individus qui se prétendent leaders mais qui, au fond, ne sont avant tout que des manipulateurs, des imposteurs. Le faux leader ne sert que son propre intérêt, la figure du sale égoïste en somme.
Un vrai leader, lui, a des valeurs qu’il cherche chaque jour à défendre et à mettre en oeuvre, au profit du bien être du plus grand nombre, bien sûr. Le vrai leader est un humaniste. Ce n’est pas juste une question de bénéfices à en retirer ou de recherche d’une meilleure rentabilité pour son entreprise. Non, non. Croire cela, c’est n’avoir rien mais alors rien compris du tout au leadership…
Je crois que je vais devoir booster mon leadership moi aussi (pas facile quand on est seul dans un bureau, mais bon…). Je prends bonne note de tes conseils camarade!
Ah, la solitude du travail autonome derrière son écran d’ordinateur ! Un must et un sujet de chronique sans doute…